querelles assassines
Il y a un an
La Lune est làSamedi 3 juillet 2010 à 13:34
Vendredi 18 juin 2010 à 12:55
Je ne sais pas qui de nous deux aura la force de ne plus aimer l'autre avant la déchirure et les incessantes querelles qui tueront l'innocence.
Je ne sais plus si l'habitude a pris le pas sur la passion, si la passion est autre chose qu'une bataille d'égos, démesurés égos qui nous torpillent le coeur.
Je n'ai pas envie d'y revenir mais par la manche il m'y tire, m'entraînant à nouveau dans les bas-fonds délicieux et sauvages de son amour de pacotille.
Un feu de paille, voilà ce que nous sommes, ce que nous sommes depuis le début, depuis l'été d'il y a cinq ans où nos corps ont brûlé et en se décollant ont arraché la peau qui nous protégeait tant. Et maintenant on se cherche pour mieux cicatriser, on voudrait recréer une substance délicate qui protègerait nos coeurs dans le silence des corps, qui fânerait nos envie de foutre en l'air l'ennui.
Mais je ne sais pas, oh à vrai dire je n'ai jamais rien su c'est pour ça qu'on me connaît. Je veux dire, je flotte en général dans l'insatisfaction, la déraison, l'impolitesse et son amour. Dans son sillage je glisse un orteil, j'attends la vague, je m'accroche à lui, je file tout droit, tout va de travers, je vibre, m'extirpe, m'ennivre, l'envie, je plie, je ploie, je le soudoie. Je tombe. Il ne me rattrape jamais. Jamais il ne m'a dit que toutes ces larmes, en trop, toutes ces façades glacées, toutes ces manies démesurées, c'était futile.
Il m'a toujours laissée tomber dans un sourire.
Et quand je remonte, il me prend la main, il m'aime, il m'aide quand je n'en ai plus besoin. Pour être le super-héros que je n'oublie pas. Pour que mes peines et mes joies sans lui n'existent pas.
C'est égoiste, immensément lâche, terriblement triste.
Je dis que je ne retomberai pas.
A dans un an et mes regrets
Mardi 8 juin 2010 à 16:05
Alors je compte les marguerites, les poils et les secondes. Je compte les grains de riz, le temps qui s'éternise, ma mère aussi.
Je compte un peu sur toi parfois pour y penser. Et pour ne pas panser tes plaies mélancoliques, j'oublie la puanteur de ton dos sur le mien. J'oublie les finitudes de l'amour infini. J'oublie les crises de nerfs et les incertitudes. J'oublie comme je comptais, sans vraiment y penser. C'est la musique alors qui me rappelle à l'ordre, un peu Thomas Fersen qui susurre quelques mots, un rendez-vous manqué, sûrement.
Je suis le démon de tes nuits tu sais, je suis la fille qui tâche, celle qui répand ses cendres jusque dans tes entrailles.
C'est pas fou comme histoire, c'est triste, c'est dégueulasse. Je suis un peu salie, je suis une salissure, je suis ta salissure, tes morceaux de moisi.
Je sais pas pourquoi. Il faut pas, il faut, quelque chose me dit, fais le tu vaux pas mieux.
Et quand je le fais je ne jouis pas. Je ne jouis plus depuis longtemps. J'ai mal même trop souvent.
Et les fleurs sur moi n'osent même plus glisser. Les fleurs fânent de me voir fâner.
Jsuis un pétale,
écrabouillé
Samedi 29 mai 2010 à 13:10
Elle sent la vinasse vinaigrette qui pique de la gorge aux viscères, qui pique les yeux dévore le crâne.
C'est une gare déserte un quai plein d'allumés que l'on ne voit même pas tellement ils ont déteints.
Et elle dans sa soutane déguisée comme un peintre affriolant et blanc, elle se piqûre le bras d'un geste maladroit.
Elle est rouge un peu, saoûle un peu, triste un peu mais comme un sentiment qu'elle mimerait en secret. Pas triste de perdre la partie mais triste de la gagner et de n'avoir plus à jouer, triste dans un gouffre, triste en énorme comme on ne peut pas lutter, triste de tout maîtriser parce qu'alors, tout est fade et il n'y a plus d'histoire.
Elle marche sur la ligne qui indique aux aveugles comment ils peuvent crever en tombant sur les rails. Elle marche les yeux fermés, se dit que ne rien voir c'est un peu tout comprendre. Elle pourrait pleurer mais les cailloux dans ses yeux ne roulent pas. Alors elle tord sa bouche un peu comme dans "le cri". C'est moche mais comme il paraît que c'est de l'art elle se sent muse d'un soir. Je suis le cri elle dit. Les mecs autour ils comprennent pas pourquoi elle s'élance comme un chat, sur une ligne au bord d'un quai, en ouvrant grand la gueule et en parlant d'un cri.
Alors même pas ils rient, même pas ils trouvent ça drôle! Juste ils font comme si, elle existait pas. Comme si c'était rien qu'une statue qui s'agitait en rythme, aussi fou que ça puisse paraître pour eux c'était rien qu'une momie. Une morte enrubannée ouais.
Les mecs c'est tous des cons de toute manière. Sur sa ligne elle s'en fout elle est un peu ce qu'elle veut. Elle fait ce qu'il faut pour ne pas s'enfuir, ce qu'il faut pour ne pas leur nuire. Mais elle sait que dans la lueur, l'extrême lueur du jour qui naît, elle pourra reposer en paix.
Mardi 25 mai 2010 à 21:07
Mon père m'appelle étiquette. Ma mère s'enfile deux trois bouteilles avant de crier des trucs confondants de vérité. Après tout je me dis que l'alcool amorce le raisonnement chez elle. Ca l'empêche de mourir c'est comme Dieu.
Hier ils ont pris le chèque sur la table et pendant que maman le déchirait consciencieusement en essayant de faire le plus de bruit possible le plus longtemps possible, papa souriait, béat.
Et j'avais les yeux marbrés et la peau flageollet. Je suis pas une adulte les gars. Je peux rien dire, j'en ai besoin de cet argent. Y'a pas de drogue là dessous non je t'assure si ça te rassure. Y'a autre chose qui est plus complexe et plus sournois encore. Mais jpeux pas t'en parler.
Je vois le chèque en deux morceaux. Mon nom en gros. Elle le barre avec un Mont Blanc noir, son stylo-plume fétiche qui lui sert qu'à faire mal.
Et elle sourit maintenant elle aussi mais c'est pas trop pour rire plus pour me faire mourir.
Alors ton mec, ta voiture, tes clopes ou ta nana. J'en suis plus là.
<< élucubration