querelles assassines

Il y a un an

La Lune est là

Mercredi 19 mai 2010 à 22:16

La vie n'est que ça tiens toi bien assieds toi bim. 

Je ne m'attarderai pas là dessus. Jamais. Maintenant tu avances et tu serres les dents. Un jour il fait beau la vie est moins drôle sinon. 

Je suis le courage. Et puis pas de mérite d'injures de ce genre de choses dépassées. C'est comme ça. Vide ta colère sur le mur. Il ne rendra rien.

Lundi 10 mai 2010 à 20:37

Il est minuit le tonnerre gronde. A l'étage le couple se suspend encore aux rideaux du salon et le coeur de cet homme bat si fort dans la cadence de ses coups de reins, que je ne peux pas dormir. 
Il est minuit la chaleur défraîchie du studio m'étouffe délicieusement comme un étau de coton enserrant mes tympans. Mais il fait moite tout de même, ma tête est moite, mes mains son moites, le souffle qui s'évapore en petits nuages de vapeur est incolore et moite.
La ville est moite et je ne dors pas.
J'entends tac tac au dessus du lit je pense que les voisins ont changé de position.
J'entends flip flap la vieille d'en dessous doit le penser aussi.
Il y a un saumon micro ondable au frigo agrémenté d'épinards tomates confites. La buée qui se forme sur le film en plastique recouvrant la barquette fait écho à mes peurs. Il fait vraiment TROP moite. Comme si l'orage allait d'un coup nous engloutir. 
Je me délecte d'un met délicat et gourmet et me fais vomir quelques vingt minutes après l'avoir ouvert. 
Il fait BEAUCOUP trop moite pour se nourir. 
Dans une heure je devrais partir il est maintenant 5 heures et je n'ai pas dormi. La moiteur de la nuit m'a tuée. 
L'échaffaudage est immense et mes pensées s'y coincent. A la fenêtre l'averse répand ses vérités sur le pavé.

trempée de moiteur trempée de sueur bientôt trempée de pluie et puis trempée de pleurs d'être appeurée par l'eau

Dimanche 9 mai 2010 à 10:24

Il est "mignon" je crois vraiment, au sens où son sourire me fait sourire niaisement et ses yeux doux caressent un peu les miens qui virent du vert anis au vert herbe fraîchement coupée.

L'écho s'enroule dans mes cheveux. Et de fait les garçons le sentent. Comme quand il me caresse la joue en m'appelant mignonne. C'est mignon mignonne. C'est un peu comme ça que les gens me nomment en ce moment. Comme si j'étais cette petite bête à poils qu'on a envie de cajoler. 

Mignonne. 
Je ne sais pas comment le prendre alors dans le doute je m'en réjouis, ceci par mimétisme pur, car j'aime la mignoneté, je la préfère d'ailleurs à la beauté flagrante. Enfin je dis ça pour esquiver peut-être le sentiment jaloux de ne pas être la plus belle.
Mais il est vrai que la beauté m'effraie. C'est un peu une vérité toute crue, un concept fascinant autant qu'asceptisé. Comme si la beauté portait en elle sa propre force de rotation.
Bien sûr j'aurais pu m'en contenter, j'aurais même su je crois, m'en satisfaire. Mais il est des choses de la vie qui sont comme des chances cachées dans des fleurs. 
Je dis ça parce que la mignonneté permet de se faufiler où on veut, elle n'a pas avec elle la force imposant le respect qui fait que l'on se cache avant de se dévoiler.
En fait c'est bien pour les fainéants, n'avoir rien à prouver, la mignonneté.

Samedi 8 mai 2010 à 13:54

Mon mal de crâne est à la hauteur des conneries que j'ai faites ou dites. Je déteste tellement les lendemains qui crient dans ta tête que t'aurais mieux fait de te taire ou d'arrêter le whisky parce que d'abord ton foie t'en veux à mort et ensuite tu finis toujours par te frotter sur les gens comme une brebis en rut.
J'ai pleins de petites interjections en tête dès que je vois des flashs de moi et d'eux et de nous en fait petit tas informe d'alcooliques anonymes.
La musique résonne je crois mais elle s'imbrique tellement dans l'alcool et les volutes de cigarettes et autres drogues substantiellement agréables que je sais pas la distinguer. Ya que mon corps qui grèle. Tadam tadam regardez moi.
tadam tadam.
J'étais même encore seule vers 4 heures devant la grille de l'entrepôt le mec passe et me dit d'arrêter la clope mademoiselle je lui réponds je t'emmerde mais c'était dans ma tête il a pas entendu.
J'ai mis du temps à émerger je suis sûrement encore bourrée et c'est pas comme si j'avais un milliard de trucs à bosser.
Bon ceci dit l'optique de revivre un peu le même genre de rave party ce soir arrive quand même à m'émouvoir.
Ouais c'était la préchauffe quoi

Jeudi 6 mai 2010 à 14:32

J'avais trop envie d'écrire un truc sur la manière dont il émeut les petites bourgeoises, son regard perdu un brin mystérieux qui crie des insanités dans un silence lourd à porter.
J'avais envie de dire à quel point c'est facile, de minauder en souriant et de faire semblant de ne pas les voir, les filles qui se collent comme des mouches sur une vitre mal lavée. 
De dire comme il vous prend la main en vous regardant dans le blanc des yeux et en citant un peintre ou deux qui auraient perçu votre essence et en aurait fait un tableau.
Alors là vous êtes femme, dans ses mains qui vous dessinent comme un sculpteur antique. Vous assumez toutes vos faiblesses parce que ses forces dévastent l'univers.
Avec lui vous êtes une déesse, unique muse du temple de son charme, frénétique petite bête qui gratte la terre sous ses pieds pour y trouver de l'or.
Vous récupérez ce qu'il lance, à la va vite, faisant mine de ne pas savoir.
Il feint si bien l'indifférence que vos excuses sont prêtes : il ne fait pas exprès, de ne pas m'aimer. 

Et vous n'êtes bonne qu'à ça, qu'à courir en soufflant comme un âne atrophié derrière cet étalon qui vous a vite semé. Vous êtes de celles qui prient chaque soir pour un peu de bonheur et celles qui pleurent chaque matin de peur de finir seule. 

De celles qui grapillent des monceaux de pains quand un buffet plein le renfloue pour les dix années à venir. 

De celles qui se tuent dans le fantasme ému d'un amour jamais né. 

J'aurais aimé écrire : "fuyez mes belles, c'est ça qui les excite".  

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