querelles assassines

Il y a un an

La Lune est là

Samedi 1er mai 2010 à 10:26

Ma vie actuelle se résume en  petites prières adressées à quelqu'un que je ne connais pas et consistant en l'expression de désirs récurrents comme "faites qu'il me prenne la main" "faites qu'il se retourne là, me plaque contre le mur et me glisse à l'oreille des mots doux comme le miel". Et d'autres trucs comme ça. 
Entre ces phases niaiseuses la réalité reprend le pas et quand il me plaque contre un mur c'est pour glisser dans mon corps autre chose que des mots. 
Mais ça me va je crois. 
Pour deux raisons :
La première étant que ma vie rêvée verse dans ma vie réelle quelque chose de concret. Je crois vraiment ce que j'espère et mon imagination me permet d'oublier que je ne suis qu'un jouet sexuel. A force de discuter avec moi-même de son comportement j'ai pu en déduire des tas de petites conneries qui me font penser qu'il est impossible de faire des choses si douces sans un peu d'amour. 
La deuxième raison qui me permet de jouir quand il est animal c'est qu'au fond j'aime bien ça être l'objet du désir. L'avantage dans l'histoire c'est qu'aucune routine ne pourrait nous tuer et à notre âge c'est assez cool. Et puis moi, sur lui, la tête renversée et le visage crispé dans un élan de jouissance c'est, quand j'y pense, un bien joli tableau.
J'ai même pris mes aises et l'habitude de partir cinq minutes chrono après le coït afin de ne pas apprécier la douceur mélancolique de l'instant.
Je pleure dans la douche à cause des hormones je mets mes vêtements lui embrasse la joue, bonne journée à toi à demain bisou.

Après dans la rue je suis légère et lourde. Genre légère parce que le sexe et lourde parce que pas l'amour. C'est bizarre mais c'est pas grave.
 

Non vraiment ça  n'est pas grave, je ne sais pas comment  l'expliquer, je fais pas genre la fille se contente du minimum parce que quand même ce minimum là est plus proche du maximum que l'inverse. Alors non, je dirais juste que pour une fois j'ai mis le truc qui vit dans ma boîte cranienne au repos pour que mon corps kiffe sa jeunesse et la douceur de sa peau.

Lundi 26 avril 2010 à 22:01

Il y avait le monsieur à la fenêtre, un petit moustachu tout déguingandé qui chantonnait "jolie voiture" dès qu'elles étaient rouges.
La musique me bourdonnait très fort à l'intérieur, c'était du Brel qui tapotait contre mon coeur et me tirait un peu les larmes, j'avoue. 
T'es trop classique disait Mina avec son air blasé de quand elle s'emmerde et qu'elle m'en veut d'être fragile. 
T'es trop nian-nian elle disait aussi. Je m'en fichais je crois parce que j'ai réalisé ses mots deux heures après sur le chemin du retour, mon arrache-coeur à la main. Je me disais que j'étais quand même un cliché c'est vrai et que tenir Vian dans sa main en longeant les grilles du Luco c'était un truc de faux intello. 
Mais comme c'était trop tard j'ai continué ma route en faisant semblant de rien.
Et puis au fond, je crois bien que je m'en fous.
 Si j'étais une fourmi je creuserai des galeries mais comme je suis une fille j'ai le droit d'être sensible.

Dimanche 25 avril 2010 à 20:05

Prends moi la main Roman, mets la où tu veux. Sur tes yeux pour ne plus me voir, me haïr dans le noir, ou me désirer dans l'obscurité.
Dépose la tienne sur ma hanche, pour me faire tourner jusqu'à t'étourdir, de me voir valser les yeux embués. 
Prends moi la main et secoue moi fort, pour me faire sentir que tout ça est vrai. Pince moi où tu veux et piétine encore, encore et toujours mon coeur insensible. 
Bon sang Roman, les yeux ne mentent pas, la vérité crue je la mangerais bien, je fuis mes désirs dans la nuit glacée, prends moi dans tes bras, quelque chose comme ça. Saisis moi au vol et ne me lâche pas, subis moi toujours, mon amant si fort. 
Roman c'est écrit on n'a rien choisi, on a rien sans rien, on a rien sans rire, sans rire je t'aimerais, sans rire je pleurerais si tu t'en allais. 
Et si cette histoire c'était pour de vrai, quelque chose en moi siffle comme le sang qui bat dans mes tempes et me ratatine. 
Je suis tienne, depuis le jour où je suis née je suis tienne, comme une tragédienne qui se regarde mourir, à petit feu dans l'harmonie du soir, sur une scène en bois, qui craque sous son poids.
Je suis la folie qui ronge encore ton coeur après tant de rancoeurs de haines et de combats, la folie qui glace, anesthésie, lasse, la folie qui tue, torture et dévore.
Je suis l'assassine, l'éminente prouesse qui pétrie ta peau jusqu'à la détruire.
Je suis folle Roman, folle depuis ce jour où penchée dans l'herbe j'ai posé mes lèvres sur ta bouche en coeur. Folle de ne pas t'avoir, de ne jamais savoir, folle de ne pas t'aimer, folle de trop t'aimer, de ne jamais savoir. 

Ne jamais savoir, Roman. 

Jeudi 22 avril 2010 à 17:14

Quand j'ai le masque je fais semblant de n'attendre rien, juste un peu de plaisir comme ça en passant, furtivement dans la nuit. Comme une voleuse d'instants.
Et quand je l'ôte, ça se voit, c'est évident, c'est limpide presque. 

 

Etre une femme libérée, c'est pas si facile.

Lundi 19 avril 2010 à 16:44

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