Quand mes joies sont banales je bois.
C'est ainsi que j'invente des peines, aux gens ou à moi-même.
Que je les emprisonne dans une grande boîte en fer que je secoue très fort.
Aïe, les peines crient, les peines saignent, les peines voudraient sortir mais elles ne le peuvent point !
Je ne suis pas vraiment malheureuse en vrai je peux bien l'avouer puisqu'on est un premier avril et que personne ne saura si c'est vrai ou la blague de l'année.
Non en fait je déteste le malheur, le mien, celui d'autrui, le malheur factice la plupart du temps.
Je trouve ça facile d'être triste, facile de chialer tous les soirs, facile de s'apitoyer, facile de geindre et de se condamner à la perpétuité de son pessimisme.
C'est tellement plus dur d'être heureux, vraiment heureux j'entends, pas heureux physiquement dans l'accomplissement du coït, juste heureux d'être en vie.
Mais le bonheur c'est moche, ça s'écrit pas, ça devient tellement fade quand on le décortique, quand on comprend qu'il n'est qu'une construction sociale, qu'on préfère perdre notre temps à contempler le vide en criant au scandale.
Le scandale d'être né, d'être rongé dedans, d'être un oiseau fâné ou une fleur mourante, d'être sans exister ou quelque chose comme ça.
Le bonheur c'est la honte parce qu'on peut pas s'en pleindre.
Moi si je savais, j'en écrirais des tartines sur le bonheur, je ferais déraper ma plume sur des kilos de feuilles blanches en jouissant d'être en vie et en sentant l'orgasme poindre du bout de mon encre.
Mais la facilité c'est encore nos faiblesses, nos petitesses, nos malentendus et nos raisonnements flous. Alors si écrire le vide me permet d'isoler cette partie sombre qui refroidit en moi, autant vous laisser quelques cendres, très égoistement, et repartir avec les flammes, dans la vraie vie cette fois.
querelles assassines
Il y a un an
La Lune est làJeudi 1er avril 2010 à 20:44
Dimanche 28 mars 2010 à 11:58
Parfois j'aimerais bien ne plus écrire dans ma tête. Je veux dire, pouvoir être seule et ne pas penser comme si j'écrivais un roman de ma vie.
Parce que voilà, les voix qui m'occupent sont trop idéalistes, un peu trop mielleuses, beaucoup trop naïves. Elles sont surtout dans les extrêmes et quand je me raconte des histoires, elles font rire ou pleurer, sont glaciales ou brulantes mais ne me laissent jamais de marbre.
C'est à cause des filles comme moi que les garçons ont peur. Parce que tout est prétexte à la passion.
Le pire c'est dans les trains, le métro, les avions. Les inconnus m'ébranlent, me fascinent, deviennent sans le vouloir les héros de mon imaginaire fertile.
Et je m'invente des vies, chaque jour sans cesse et sans reproches.
Mais parfois ça m'épuise. Et c'est un peu facile aussi. De vivre écrasée par les voix dans sa tête.
Quand je leur dis ça ils pensent que c'est l'alcool qui détruit mes neurones. En vrai cette folie là m'habite depuis des lustres, je ne peux pas vivre sans et ne saurais le faire.
Je ne suis pas saine d'esprit j'ai dis.
Mercredi 24 mars 2010 à 16:06
J'aurais aimé t'aimer comme on fait dans les films, avec de la musique pour couvrir le doux son de nos corps qui s'emboîtent.
J'aurais aimé t'offrir gratitude et passion, un semblant d'idéal et tout ça sans raison.
J'aurais aimé me lever un matin, la gorge toute nouée de te savoir si loin, mais pensant dans mon for, que toi tu m'aimes encore, dans un ailleurs lointain que même nos coeurs ignorent.
Mon idiot, mon infâme parjure, ma douce trahison, ma beauté intérieure, ma source de saveurs, mon délicat encens, ma brulûre innocente, ma saisissante envie, mon rêve abandonné.
Je me surprends, souvent, pensant ces mots déliés et délirants, dans un décor suave mais terne, terne à en crever mon amour, terne à s'en défaire, à s'en dessaisir, à tout reprendre et vite repartir.
Je ne suis pas désolée, mon amour. Pas même peinée de ne plus te sentir. Pas même honteuse de n'avoir pas su dire, ces mots, qui me tordent, qui me flinguent. Et que rien ne panse.
Hélas, pas désolée, mais lasse.
Dimanche 21 mars 2010 à 15:53
J'aime ce mystère qui l'entoure et l'aura qui s'en dégage. J'aime quand un souffle léger la porte vers le sommet et que ses pas délicats lui montrent le chemin. J'aime ce douloureux éclat qui la ternit parfois mais qui, quand elle le veut, surseoit à son désir.
J'aime ne pas savoir, quand elle va être heureuse, quand elle va me reprendre, quand elle va me surprendre, quand elle va me haïr.
J'aime ce dédoublement de personnalité qui fait que l'on s'aime tant et que l'on se déteste et que l'on se déchire.
Mes multiples moi et moi.
<< élucubration