Mon père m'appelle étiquette. Ma mère s'enfile deux trois bouteilles avant de crier des trucs confondants de vérité. Après tout je me dis que l'alcool amorce le raisonnement chez elle. Ca l'empêche de mourir c'est comme Dieu.
Hier ils ont pris le chèque sur la table et pendant que maman le déchirait consciencieusement en essayant de faire le plus de bruit possible le plus longtemps possible, papa souriait, béat.
Et j'avais les yeux marbrés et la peau flageollet. Je suis pas une adulte les gars. Je peux rien dire, j'en ai besoin de cet argent. Y'a pas de drogue là dessous non je t'assure si ça te rassure. Y'a autre chose qui est plus complexe et plus sournois encore. Mais jpeux pas t'en parler.
Je vois le chèque en deux morceaux. Mon nom en gros. Elle le barre avec un Mont Blanc noir, son stylo-plume fétiche qui lui sert qu'à faire mal.
Et elle sourit maintenant elle aussi mais c'est pas trop pour rire plus pour me faire mourir.
Alors ton mec, ta voiture, tes clopes ou ta nana. J'en suis plus là.
Courage