querelles assassines

Il y a un an

La Lune est là

Samedi 20 février 2010 à 10:49

Ton nom est une sorte d'écaille qui s'accroche à mon dos, sous la partie osseuse.
Je lis entre mes côtes le revers de fortune, l'amour mon bel amour, obscurci mais sans fin, idéal.


Tu es le roman de ma vie, chapitre premier, belles poésies, tendres paroles
Le titre prétentieux de mes années, le récit en paragraphes bruts de ma folie adolescente
En bas de page mon nom, écrit en minuscule.

Sang glacé, souffle coupé, contractions internes et pleines contradictions. 


Je te suis, dans un univers sombre duquel on ne sort jamais, un univers tranchant, glacé, inanimé. 
Je poursuis tes passions au détour de mes pages, je cherche ma raison perdue entre tes mots.
Et je ne veux pas la fin, pas refermer le livre,
La plaie sacrée de mes vingt ans.
 

Mercredi 17 février 2010 à 21:04

En fait il n'y a qu'avec toi que je serai la fille. Les autres verront la garce, la salope, la gentille naïve, la mélancolique adultère, la délicate couleuvre. 
Ils prendront cher comme on dit, ils serreront les dents car je ne sais pas aimer. Oh non ça n'est pas simple ou désuet, pas un mot dit pour décoré, pas un non-dit qu'on garderait, non c'est même une grande vérité. 
C'est même la seule chose vraie que je sois encore capable de dire. Je ne sais pas aimer. Aimer vraiment, dans le don de soi, papilloner puis s'envoler, penser à tout et au bonheur. 
Je ne rejette rien mais rien ne vient, c'est un malentendu qui finit sur le bitume, je cours toujours vers le gouffre et quand j'y tombe, toute cuite toute nue, je m'abandonne un temps. Puis me referme comme une huitre.
Je suis une saloperie d'huître. 

Mardi 16 février 2010 à 20:06

C'était un peu la chanson que je voulais pas entendre, tu sais celle qui t'enfonce dans ton siège d'un coup comme un coup de poing dans le sternum. J'exagère à peine tu demanderas à la dame devant moi ligne 11 ce matin, Belleville et mon regard vide, teint pâle et larmes qui rongent.
 Et là Gainsbourg sussure à une fille en pleurs qui vient de faire l'amour à l'inconnu du soir "amour sans amour, rien n'est plus triste". 
J'aurais bien ri si j'avais eu la force, mais comme j'étais vidée, à moitié morte et qu'il était 8 heures du mat', que j'avais deux heures à ne rien foutre avant la fac, j'avais pas du tout le temps de m'y mettre à la grosse crise de larmes. 
Alors rien, juste un sursaut, un coup au coeur qui donne envie de vomir, les passions comme le vide. 
J'ai toussé. 
Me suis levée.
Et suis tombée. 
Le médecin dit que c'est une forme de surmenage. Ca va passer. 
Rien n'est plus triste, tu l'as dit bouffie. 

Dimanche 14 février 2010 à 19:27

Le samedi, qui n'est que le morne prolongement du vendredi duquel on ne se remet jamais complètement, on maquille des arbres.
On les grime et ils deviennent des prostitués soudanaises de quinze ans pas plus. Ca leur en bouche un coin aux détectives du coin. Ils savent pas vraiment pourquoi on utilise des Trilby en feutre vert pour coiffer les branches d'un cèdre centenaire. Ils regardent ça d'un oeil un peu idiot, comme des policiers municipaux.
On prend les appareils on se jette dans la neige, au pied des putes afghanes, et on photographie jusqu'à ne plus rien voir, jusqu'à ce que les lentilles soient floues et froides.
On enlève nos vêtements pour rougir d'autre chose que de l'insanité qui parfume nos corps. La neige nous arrache le corps, nous dépèce joliment comme des tomates pelées. 
Nous voilà rougeoyants, prêts à bondir dans un bain chaud pour disparaître à tout jamais sous un tourbillon d'eau. 
Mais avant on s'embrasse, passionément et sans entrave, intensément comme des amants transits, de froid. 
J'aurais bien aimé que ma bouche sur la tienne se colle à tout jamais. Tu sais.

Dimanche 31 janvier 2010 à 12:56

Moi aussi je suis comme Chopin t'as vu, je m'épanche pas trop moi, je suis pas du genre à étaler mes sentiments aussi forts soient-ils.
Et J'aime pas les grandes symphonies de Berlioz non plus t'as vu. Berlioz c'est un nom de chat. 

On a passé une soirée de rats morts. Un truc dégradant (encore) mais plutôt sympa, à se rouler dans l'herbe. 
Un truc pas très gros, une quinzaine dans le nouvel appartement de Julia qui fleurait la peinture et le whisky coca (du coup). 
Je dois avouer ne pas trop l'aimer Julia. Elle est un peu trop blonde déjà, un peu décolorée, un peu trop douce ensuite, un peu trop rosée, un peu trop grande aussi, un peu trop fine surtout, un peu parfaite tu vois. 
Et ce qui est pénible avec la perfection c'est qu'elle met en valeur toutes mes folies, je peux pas décemment me mettre en soutif dans le nouvel appart de Julia sans passer pour une barge. Quand on fait ça chez moi tout le monde trouve ça normal. Mais les hypocrites chez Julia ils font semblant d'être des gens biens et pudiques. Comme Chopin t'as vu.



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