querelles assassines

Il y a un an

La Lune est là

Mercredi 16 octobre 2013 à 16:29

 Comme au fond j'attends que tu me quittes. Comme je sais que tu vas partir, si loin, si vite et que ma peau restera là collée sur le bitume, que mes yeux se froisseront de tant de solitude. 
C'est terrifiant ce besoin de te savoir dans mon corps. Pas à côté. 
Juste dans le creux de mes reins. Avant c'était un autre alors est-ce vraiment toi? Sont-ce toutes les projections que je me fais sur nous, notre amour imparfait?
Et si tu restais. Je ne suis pas capable moi. D'aimer. J'aime pour les histoires mais pas pour de vrai. L'amour est mon cheval de bataille, ma source d'inspiration mais jamais le réel. 

Oh comme je mens quand je dis ça quand je revois nos yeux tes bras mon sourire notre émoi tout ça je t'aimais alors. Oui je t'aimais alors. 

Comme on ment parfois c'est terrible cette volonté affichée de ne pas dire qu'on aime qu'on se fait quitter trahir qu'on meure presque d'aimer de trop aimer.
Mes pensées s'allongent et s'étirent parce que je me perds dans les sentiments vaseux qui sont inextricables. 
On ne fait pas ça aux jeunes filles. 
Mais enfin. Vous n'êtes plus une jeune fille.  

Lundi 26 août 2013 à 23:33

 Là je dis. Des hommes au dessus du précipice. LE mec crie. Les gars venez voir il y'a un truc qui bouge en bas. Moi je ne sais pas quoi en faire. Qui est-ce ? Est ce que c'est quelqu'un déjà ? Ou quelque chose? Il vaudrait mieux que ce truc ait du sens. On ne tient pas les gens en haleine avec du vide. 

Oui mais tu vois je ne veux pas écrire de la merde pour qu'on la suive jusqu'à la fin. Je veux écrire avec mes tripes, que le sang dans mes doigts s'agite et s'organise vite pour traduire la merde qui se mélange dans mon esprit. Odieux Esprit je dois dire. Qui m'a sans cesse joué des tours vilains et que je ne contrôle plus depuis une décennie passée à boire des verres qui me font penser au temps. 

Parfois quand je bois trop je comprends. Le non-sens. Je veux dire y'a rien qui m'anime. Rien qui me pousse à trouver LA solution. Je cherche pas Dieu dans mes ivresses. Je cherche personne. Je veux. Ton corps. Faire l'amour. Voilà ce que je veux. Pas de réponse. Je m'en fous. Je peux seulement prendre ton corps. Dans mes mains sales. Et saoule je prie ta peau. C'est ma seule vertu dans ce bas monde. L'amour. 

Mardi 20 août 2013 à 9:50

 Je ne pense pas non ne dois pas penser à ce départ précipité, à la naissance de l'amour désinvolte et désintéressé, à la croissance immorale de sentiments qui ne reposent que. Sur le vide. D'une âme qui se remplit dans la tienne. Ta main saisit tout mon corps. D'un coup sans désaccord je me plie. Mon poids ne pèse plus que des cris au centième décharnés et charmés de t'aimer déjà, un peu, si fort et n'importe comment. 

Oui. C'est l'instabilité foisonnante qui m'oublie. Oui. Ton sourire joue le jeu de la panoplie du désir infini. On ne sait pas pour demain. Non. Jamais. Moi, dans le doute, j'imagine le pire pour ne pas avoir à souffrir de la surprise et de la déception de m'être trompée. 

Si je me fourvoie en fantasmes et en pensées migrantes, alors ton départ est maintenu et ton corps qui se détache brûle ma peau au napalm.
Il n'y aura pas de bonnes surprises même si le palpitant derrière crie qu'on ne laisse pas partir de si gentils amours. Oui mais voilà. Il y a la vie derrière, sous-tendue comme une tapisserie de Reims et elle décide un peu sans nous alors je n'ai pas le droit. De casser le fil et de m'enfuir. De me dire que quelque chose m'attend au bout du quai, près du désert, dans une ville étouffante, bondée et absolument trop pour un amour naissant. Trop tout, trop bruyante et trop sale, trop colorée, trop vive, trop découpée du monde, trop éloignée du vide. 
Moi j'ai Paris dans la peau, ses grands boulevards blancs et l'odeur absente de ses ruelles si plates. J'ai Paris où plus rien ne m'effraie où l'on a désiré ma venue, où j'ai vu les premiers rayons du soleil d'hiver, où j'ai marché, couru, pleuré, mangé, dormi, vécu pour la première fois. 

Je ne peux pas. Partir. Paris. Partir. Comme j'aimerais m'arracher à tes griffes et fuir m'enfuir si loin que le temps n'aurait plus de prise sur le quotidien et alors j'écrirais comme une détraquée, effrénée folie de l'imbécilité je me prendrais des murs oh oui mais dans tes bras et dans une autre langue c'est beau et exotique. 

Mais il y a la vie. Qui n'est pas un roman à l'eau de rose. 
La vie les rêves le déni de réalité 
Ca m'étouffe de ne pas supporter le consensus 
vital consensus 
commun accord sur les dispositions à prendre en cas d'ennui
Je ne peux pas tout foutre en l'air de manière si récurrente 
Reconstruire sur le vide chaque matin c'est penser la vie comme une succession d'instants déliés
Or, il ne nous reste que ça, le contraire, penser la vie comme une construction fragile mais à consolider. Sans précipitation 
Je ne sais pas si ça vaut le coup mais l'adolescence est faite pour relativiser et l'âge adulte pour oublier de le faire 
Prendre la vie avec un peu plus de gravité alors 
Oui 
Prendre la vie au sérieux pour une fois 
Sinon je n'y tiens plus
Il faut que je me concentre 
oui 

 
 

Mardi 30 avril 2013 à 13:09

Les corps communiquent bien plus étrangement que nos esprits malades. Je te vois, je sais dans ton sourire que tu t'étonnes de me voir inchangée avec ce je-ne-sais-quoi qui ne me ressemble pas. Tu apprendras bien vite que l'amour ne fait plus parti de mes projets et que de son absence il a laissé les marques. 
On se serre dans nos bras et comme un grand puzzle tout désorganisé qui s'organiserait au milieu de la nuit dans le noir de ta chambre, chaque partie de mon corps sait où trouver les tiennes. Chaque caresse dans ton cou fait frissonner mon ventre, la mémoire sensorielle est inimaginable. 
J'ai presque mal au coeur de tant de tremblements, de tant de désirs froids et brulants à la fois. Je pourrais y rester des nuits ou des années, à rêver de ton corps qui souffle sur le mien mais de le vivre en vrai remplace toutes les images, jamais à la hauteur, que j'avais pu sauver.
Tu dis que tu me sens. Tu parles des univers qui se rapprochent un jour et qui font qu'on s'entend bien mieux qu'il y a deux ans. Tu respires dans mon cou, je sens ton coeur qui bat, je pourrais vivre nue et toute la vie sur toi. 

Mardi 30 avril 2013 à 12:59

J’avais toujours attendu ce moment, où l’homme et la mer baltique se rejoindraient en moi. J’avais laissé une place dans l’espoir qu’un matin, ou au coeur de la nuit, l’homme entrerait par la fenêtre laissée soigneusement entrouverte, se glisserait dans mes draps et s’installerait dans l’espace vide à côté de mon corps. Il nicherait sa tête dans le creux de mon cou, là où se rejoignent les tendresses. Là où le désir et l’amour se confondent à l’infini. 

IL me dirait, enfin, voici venu le temps, le moment bien aimé où nous nous enfuyons, ne crie pas, je suis là, je suis l’incarnation du rêve et je ne sais quelle magie violente m’a guidée vers chez toi, mais je t’emmène et je m’emmène aussi, vers la Baltique. 

J’imaginais mon étonnement, pourquoi pas le Pacifique ? Pourquoi une petite mer pour un si grand amour ? Je nous voyais voguant, faisant l’amour en dorant sur le pont, d’un grand navire sur l’océan, ses vagues quelques fois nous effrayant la vie mais un endroit si grand que nous penserions, très fort et très longtemps. A quoi bon penser le monde que l’on abandonne, me direz-vous, et vous n’auriez pas tort, c’est aussi ce qu’il pense, l’homme à la mer baltique. Il pense qu’une petite mer c’est pour que nous pensions tout ce qu’il y a à penser et qu’on revienne après, pour le vivre, sur la Terre ferme. Je crois qu’il a raison, on ne vit que des rêves sur la mer et que sont-ils si jamais nous n’avons l’espoir de les réaliser ? Les perdre dans le Pacifique, les construire dans la Baltique. Notre choix était fait. 

 

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